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C'est alors que le grand copain du père Mazé, Laborie, prit une décision héroïque. C'était un garçon de 35 ans peut-être, portant beau, exubérant et hâbleur au possible. Il paraissait d'ailleurs jouir d'une santé florissante, et pourtant, il ne partit jamais. Pourquoi ? Il est des mystères que nous n'éclaircirons pas. Cœur, poumons, gésier ? Possible après tout qu'il est surtout eu les foies !

Ardent patriote malgré tout - il était un fervent de la garde civique déjà nommée - il me fit un magnifique exposé de mon devoir de jeune : "Bernard, il faut partir."

Il me conduisit derechef tout droit à la gendarmerie pour me faire engager - me faire engager, moi - pas lui, bien entendu.

Image d'illustration

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Je me revois encore devant le brigadier (*) auquel Laborie m'avait présenté.

" Quel âge as-tu, me demande ce représentant de la force publique,

-17 ans

- Ton père est au courant ?

- Non

Et bien, continua cet homme sage et qui devait se méfier des élucubrations de Laborie, tu reviendras quand tu auras 18 ans, et me regardant bien fixement, les yeux dans les yeux, tu reviendras avec ton père !"

C'était foutu, la France avait perdu un volontaire et Laborie était furieux.

(*) Gendon dont le fils était mon ancien aux Arts et Métiers"

Tag(s) : #Septembre 1914
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